Pathologies respiratoires et gravidopuerpéralité : étude cas témoins de 165 patientes colligées dans les services de pneumologie et de gynéco-obstétrique du CHU de Cocody (Abidjan) - 31/01/18

Les modifications physiologiques induites par la grossesse fragilisent l’appareil respiratoire, et associées à une atteinte pathologique compromettent considérablement la fonction respiratoire avec de lourdes conséquences pour le couple mère-enfant. L’objectif de notre étude était d’évaluer la pathologie respiratoire au cours de la grossesse et du post-partum.

Nous avons effectué une étude rétrospective, descriptive et comparative portant sur les pathologies respiratoires et la gravidopuerpéralité. Cette étude a porté sur l’analyse des dossiers de 2 groupes de populations de femmes en grossesse ou dans le post-partum, l’une hospitalisées au service de pneumologie du CHU de Cocody pour atteinte respiratoire (Cas), et l’autre dans le service de gynéco-obstétrique (GO) du même centre pour une pathologie générale non respiratoire (Témoins). Elle s’est déroulée sur une période de 7 ans de janvier 2008 à décembre 2014.

Les patientes hospitalisées pour pathologies respiratoires représentaient 52,10 % contre 47,90 % en GO. La tranche d’âge de 16–29 ans était la plus touchée avec des extrêmes allant de 16 à 40 ans. La pathologie respiratoire était rattachée à des conditions socio-économiques défavorables et un statut matrimonial instable. Les paucipares et les multipares étaient les plus atteintes. Elles présentaient des antécédents médicaux (55,8 % chez les cas contre 22,8 % chez les témoins). La sérologie VIH positive était retrouvée chez 37,2 % des patientes ayant une atteinte respiratoire contre 3,8 % chez les témoins. Elles subissaient les effets du tabagisme passif dans 18,6 % des cas contre 6,3 % du groupe témoin. La pathologie respiratoire s’installait sur un mode progressif dans 72,9 % contre 8,9 % chez les témoins avec comme principal signe la dyspnée (58 %). La tuberculose (29,70 %) était la pathologie respiratoire la plus fréquente. L’évolution maternelle était défavorable dans 48,1 % des cas en pneumologie contre 25,6 % en GO avec une mortalité maternelle de 11,6 % contre 0 % chez les témoins. Quant au pronostic fœtal, 25,6 % de complications fœtales ont été notées chez les patientes admises en pneumologie contre 48,1 % pour les témoins.

L’atteinte respiratoire au cours de la période gravidopuerpérale demeure grave avec un retentissement maternel important. La connaissance des facteurs associés identifiés permettra un diagnostic précoce de la pathologie respiratoire au cours de la grossesse et partant de là réduire la mortalité maternelle qui y est rattachée.